Qu’est-ce qu’une plateforme de lancement d’alerte (« whistleblowing plateforme ») ?

Pour tout savoir sur les dispositifs lanceur d'alerte et comment réussir la mise en place dans son organisation.
Linda Couturier Sadgui
En bref

La plupart des pays occidentaux développent un arsenal législatif destiné à sécuriser la vie des entreprises et les consommateurs. Ces lois visent à moderniser le monde des affaires en renforçant la transparence au sein des entreprises et en luttant contre la corruption.

En France, la loi dite « Sapin 2 », impose la mise en place d’un dispositif de « recueil des signalements émis par les membres de leur personnel ou par des collaborateurs extérieurs et occasionnels ». Le 1er juin 2017, s’est imposée d’abord l’obligation pour les sociétés ou établissements publics à caractère industriel et commercial de plus de 500 salariés de mettre en place un dispositif d’alerte interne dans le cadre d’un programme anticorruption et le 1er janvier 2018 ce sont les structures de plus de 50 salariés qui doivent offrir aux lanceurs d’alerte un canal de signalement confidentiel.

C’est donc un changement important qui touche de très nombreuses entreprises.

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Les lanceurs d'alerte : rôles et conséquences

La loi définit un lanceur d’alerte comme une personne physique qui révèle de bonne foi et de manière désintéressée, des faits litigieux dont elle a eu connaissance dans le cadre de ses missions professionnelles. Sont exclus du régime de l’alerte, les faits, informations ou documents, quel que soit leur forme ou leur support, couverts par :

Pour être protégé, le lanceur d’alerte doit suivre une procédure d’alerte graduée. La procédure ordinaire passe par un signalement au supérieur hiérarchique du salarié, qu’il soit direct ou indirect, à l’employeur ou au référent désigné par celui-ci. En l’absence de réaction, c’est l’autorité judiciaire qui peut être sollicitée. Si aucun traitement n’est accordé à l’alerte dans un délai de 3 mois, le lanceur d’alerte a la possibilité de la rendre publique.

Dispositif d'alerte interne : retour aux fondamentaux

Il s’agit d’un dispositif permettant de recueillir les alertes et qui est obligatoire depuis le 1er janvier 2018 pour toutes les personnes morales de droit public ou de droit privé d’au moins 50 salariés. Pour ces organisations, c’est un instrument de détection et de prévention des risques qui doit être structuré et organisé.

Selon une étude EQS Group en collaboration avec HTW de Coire et réalisée auprès de 1392 entreprises françaises, allemandes, suisses et britanniques, 53% des entreprises françaises sont aujourd’hui dotées d’un dispositif d’alerte interne. En moyenne, 52 alertes ont été reçues par les entreprises européennes via un dispositif d’alerte interne, dont la moitié était pertinente.

Les dispositifs d‘alertes internes gagnent en importance, et ce à travers l‘Europe notamment avec les mesures législatives récentes. Une directive européenne sur la protection des lanceurs d’alerte a d’ailleurs été votée le 16 avril dernier.

Toutefois, la mise en place opérationnelle d’un dispositif d’alerte interne efficace est sujette à questions, en particulier pour les PME avec peu de moyens et des ressources limitées.

Comment mettre en place un dispositif d'alerte interne efficace

Mettre en place un dispositif d’alerte interne peut passer par deux types de canaux de communication : les classiques et les spécialisés.

Les canaux classiques de signalement incluent la visite physique à l’instance responsable, le courrier postal, le fax et l’e-mail, ainsi que le contact par téléphone. Ce sont des outils qui sont facilement accessibles à tous les salariés d’une organisation.

Les canaux spécialisés concernent des plateformes spécifiquement conçues pour recueillir ces alertes. Elles peuvent prendre la forme d’une hotline téléphonique ou d’un centre d’appels accessible 24 heures sur 24 et encadré par du personnel formé. C’est aussi le cas pour les applications mobiles dédiées, les médias sociaux consacrés au signalement des actes répréhensibles, ainsi que les plateformes digitales d’alerte.

Que le canal soit classique ou spécialisé, la sécurité et la confidentialité des procédures restent essentielles et au cœur de la Loi Sapin 2.

Les grandes étapes de l'implémentation d'un dispositif d'alerte interne :

Une non-conformité vous exposera à des amendes

En cas de non-conformité, la loi prévoit des dispositions pénales pouvant aller d’un an d’emprisonnement et de 15 000€ d’amende, à de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende. D’une manière générale, si une infraction est commise quel qu’en soit le domaine, l’absence de conformité de l’entreprise sera une circonstance aggravante. Cela va sans compter sur les conséquences indirectes notamment d’atteinte à la réputation de l’entreprise.

Si le dispositif d’alerte interne vient bousculer les habitudes des entreprises, il faut surtout le considérer comme un outil de confiance et de transparence. C’est grâce à lui que les collaborateurs peuvent travailler dans un cadre professionnel aux relations apaisées. Du côté des employeurs, c’est aussi un excellent moyen de mettre en place une politique efficace de gestion des risques. Une approche gagnant-gagnant sur le long terme !

La protection des lanceurs d’alerte en entreprise : 

Comment mettre en place un dispositif d’alerte interne efficace ?

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Linda Couturier Sadgui
Head of Marketing Communications | EQS Group
Linda possède 20 ans d’expérience en marketing et communication B2B dans le secteur des services financiers et de l’information dont 14 ans au niveau paneuropéen. Avant de rejoindre EQS Group en mars 2018, Linda a occupé les fonctions de Head of Marketing Communications Strategy EMEA chez Euronext, Thomson Reuters puis Nasdaq. Linda est diplômée d’un Master en Marketing de PSB Paris School of Business (Ex ESG Management School).